Nous sommes à la fin du mois de juin et s’ouvrira bientôt la période de pause estivale. Pour beaucoup de nos citoyens, elle sera synonyme de repos, de voyage, de détente, de dépaysement, d’enrichissement culturel, de nature, etc. Malheureusement, pour beaucoup d’autres cette pause n’aura pas la même saveur : le même goût, la même vue, les mêmes odeurs, les mêmes murs et parfois la chaleur étouffante d’une passoire thermique.
Des députés de gauche, parmi lesquels le socialiste normand Arthur Delaporte, ont plaidé pour une politique publique des vacances pour permettre le droit au repos aux 40% des Français qui n’en ont pas les moyens. À l’heure où le président de la République propose pour seule réponse de leur ouvrir la porte de leur établissement scolaire, la gauche défend une ambition plus grande, égalitaire et émancipatrice : les vacances pour toutes et tous.
Cette politique publique peut se décliner à l’échelle régionale. Nous croyons qu’en Normandie aussi, l’été ne doit pas devenir une nouvelle source d’inégalités. Car dans le flot d’inégalités charriées par le changement climatique, au-delà des inégalités de responsabilité (les plus fortunés polluent davantage) et des inégalités d’exposition (air, santé, travail) il y a aussi les inégalités d’accès (alimentaire, nature, tarifs).
C’est pourquoi lors de l’Assemblée plénière du 26 juin dernier, nous avons proposé une opération régionale « La Mer à 1€ ». Elle vise à proposer la mise à disposition aux Normandes et aux Normands de 30.000 billets pour voyager les samedis et dimanches et jours fériés des mois de juillet et août vers les destinations balnéaires normandes depuis n’importe quelle gare régionale.
Cette mesure s’inspire de l’opération menée en 2014 par l’ex Région Haute-Normandie et supprimée en 2016 par Hervé Morin. Elle s’inscrit dans la droite ligne des initiatives prises dans d’autres régions comme l’Occitanie ou les Hauts-de-France.
Une telle politique constituerait à la fois un engagement social fort, dans un contexte d’inflation soutenue ayant fortement contracté le pouvoir d’achat des ménages, offrant à de nombreuses familles Normandes l’opportunité d’une journée de vacances dans une station balnéaire de notre littoral pour un coût maîtrisé ; mais aussi un engagement écologique résolu en promouvant l’usage du train pour les déplacements de loisirs, valorisant les lignes ferroviaires normandes. En effet, l’impact en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre pourrait être important à court comme à long terme, en encourageant de nouvelles habitudes de mobilités.
Nous proposons dans un premier temps la mise à disposition de 30.000 billets, pour un montant estimé de 350.000 €, modeste au regard des capacités budgétaires régionales. Cette proposition a malheureusement été refusée conjointement par la droite et l’extrême-droite régionale, dans une forme de déni de réalité sociale et climatique.